dimanche 8 janvier 2012

La Conspiration: un très bon Robert Redford

Nous sommes en avril 1865. Bien que Richmond, la capitale des Etats confédérés, tienne encore, le Général Lee s'est rendu au Général Grant et la Guerre de Sécession s'achève. Déjà l'on commence à fêter la victoire. Mais Lincoln, 16e Président des Etats Unis - réélu en 1864 et prônant une réconciliation rapide entre Etats du Nord et du Sud - est assassiné par un acteur du nom de Booth, qui refuse la défaite.

Ce meurtre, ce complot en fait, premier assassinat d'un Président américain, fut ressenti par les unionistes comme un choc immense et un péril pour la nation. On verra donc, le gouvernement organiser dans l'urgence le procès des comploteurs devant une cour martiale dont on se doute que les débats seront bien peu impartiaux, lorsque l'on comprend que le but recherché est de pouvoir condamner au plus vite les accusés afin de permettre à la population de voir justice rondement menée.

John Rabe, le juste de Nankin

Photographie de John Rabe
1937, le Japon a attaqué la Chine. Shangai est prise et largement rasée. Nankin tombe à son tour et les troupes japonaises y commencent leurs exactions: exécutions systématiques des soldats chinois d'abord, rapidement suivies par de nombreux viols et l'assassinat de milliers de civils!
Durant les journées qui précèdent la prise de Nankin, nous assistons aussi aux préparatifs de départ du Docteur John Rabe et de son épouse. John Rabe, qui a mis sur pied la filiale de Nankin du groupe Siemens, aura vécu plusieurs décennies en Chine avant de se voir rappeler à Berlin. S'il était - bien sûr - membre du Parti, John Rabe était nettement moins fanatisé que son successeur, nazi bon teint chargé de la fermeture de Siemens Nankin.

C'est ainsi que nous verrons John Rabe faire déployer un drapeau à croix gammé géant dans la cours de son usine, afin de mettre ses employés chinois à l'abri des bombes japonaises, alors même que son remplaçant voulait empêcher lesdits ouvriers de se réfugier dans les installations de Siemens. Malgré l'ironie de voir le drapeau à croix gammée protéger des civils, on assiste-là au premier acte d'humanité que John Rabe va poser aux cours de ses derniers jours à Nankin.

John Rabe va en effet accepter de rester dans la ville soumise à l'armée japonaise afin d'y diriger la zone de sécurité internationale qui sera érigée à l'initiative d'une série d'Occidentaux dans le but de mettre à l'abri des dizaines de milliers de civils. Outre les difficultés à coopérer au sein d'une association regroupant des Allemands et des ressortissants des "démocraties", le fort bon film de Florian Gallenberger nous donne à voir la prise de conscience humaniste de plus en plus grande de John Rabe, ainsi que ses prises de position et de risques de plus en courageuses.

John Rabe, le Juste de Nankin
est non seulement la transposition - fort bien servie par de très bons acteurs - d'une page d'histoire, mais aussi un film qui tient le spectateur en haleine jusqu'à la dernière minute!