samedi 25 février 2012

Rudolf Steiner : un visionnaire holistique au Vitra


Rudolf Steiner – L’Alchimie du quotidien, tel est le bien beau titre donné par le Vitra Museum à une splendide exposition temporaire qui se tient jusqu’en mai sur le campus de Weil am Rhein.

L'actuel et deuxième Goethaneum à Dornach (CH)
Quel personnage que Rudolf Steiner : penseur, architecte, designer, pionner de l’anthroposophie et de la médecine anthroposophique (médecine non conventionnelle, qui ne rejette pas les disciplines médicales traditionnelle, mais propose d’y ajouter une approche globale du patient qui prenne en compte ses différentes dimensions), père de la danse eurythmique, considéré comme « réformateur », tenant d’une pédagogie qui pose les fondements des écoles dites Steiner-Waldorf, conférencier et essayiste prolixe (380 ouvrages sont exposés au Vitra !), …

Steiner m’est apparu comme un concentré du tournant du siècle – de l’autre siècle – imprégné tout à la fois de romantisme, de curiosité, d’ouverture aux techniques et sciences les plus modernes, et – peut-être surtout – comme un humain capable de synthétiser ces influences, d’y ajouter le ferment de son esprit propre et de transformer ses idées en réalités.

samedi 18 février 2012

The Wire : Un brin anachronique mais tellement bon !


C’est quelque chose comme un ras le bol des poupées barbie déguisées en inspectrices qui se pâment en découvrant des cellulllllles z’épithéliales dans un échantillon de je ne sais plus quoi et des experts en costard biberonnés au MIT et dopés aux gadgets high-tech. C’est aussi - comme souvent - un heureux hasard qui m’aura permis de découvrir The Wire plus de trois ans après la fin de sa cinquième et dernière saison. Découvrir et accrocher … fort !

Voici Baltimore, ses zones de non droit, son port, ses trafics, ses dealers, ses politiciens corrompus, ses journalistes pas tous incorruptibles et ses flics ! Parfois un peu idéalistes, ceux-ci ne sont jamais idéaux, car précisément trop humains.

La grande force de la série est de nous faire voir l’opiniâtreté de certains et la petitesse de bien d’autres. De confronter des malfrats obéissant à leurs propres codes et des policiers qui se débrouillent – que ce soit pour faire leur travail correctement ou pour atteindre plus confortablement l’âge de la retraite – malgré la rue et ses balles, malgré les contrordres dictés puis contredits par une hiérarchie carriériste et donc très faillible et malgré un chronique manque de moyens (qui contribue fort judicieusement à nous épargner tout clinquant).

vendredi 17 février 2012

Belle du Seigneur d'Albert Cohen


La couverture de Belle du Seigneur dans la
collection Folio
Il m’aura fallu quelques semaines pour me décider à écrire ce billet ! Et il n’y a pas là que l’effet d’un manque de temps, car l’œuvre me laisse partagé. Partagé entre ses nombreuses et indéniables qualités d’une part, et d’autre part une certaine irritation à l’égard de son personnage principal, Solal, le seigneur de la belle Ariane.

Bien des qualités donc, puisque qu’Albert Cohen trace à la fois un vivant tableau de la Société des Nations, des intrigues de cour des fonctionnaires de celle-ci, le portrait d’un parfait petit-bourgeois arriviste que l’on surprendra de trouver parfois touchant, voire même sympathique, et la fresque d’une histoire d’amour passionnelle!

Passionnelle et d’emblée destructrice, puisque née sous les funestes signes de la tyrannie des apparences, du mythe de la séduction permanente et du refus obstiné du quotidien. Autant d’éléments qui vont conduire Ariane et Solal à la souffrance et à l’épuisement.