samedi 15 octobre 2011

Tout ce que j’aimais – Siri Hustvedt


Voici un livre dense, dont la narration est confiée par l’auteure au personnage de Léo, professeur et essayiste d’art new yorkais.

Tout ce que j’aimais se profile – extérieurement – sur la toile de fond du milieu artistique new yorkais et est centré – intérieurement – sur deux couples d’artistes et intellectuels, leurs enfants et un petit groupe de protagonistes d’ailleurs parfois d’antagonistes gravitant auteur d’eux.

Au-delà du récit, le roman offre de nombreuses pistes de réflexion sur les rapports entre le créateur et son art ;  la mise à distance puis le rapprochement suivi d’une nouvelle mise à distance de soi à soi, de soi à l’autre, de soi à la réalité ;  l’apparition, la disparition, la réapparition, la survivance des êtres et de leurs comportements au-delà de l’espace et du temps.

Pour illustrer ces réflexions, Siri Hustvedt évoquera les « hystériques » du tournant du siècle passé et les anorexiques de la fin dudit, mais aussi l’artiste qui se donne à voir ou non à travers ses œuvres ou celui qui s’y invente. Sont aussi mis en scène tels de véritables points de cristallisation des mouvements de l’âme, un fils décédé, un autre devenu mythomane et drogué, un artiste sociopathe. Autant de personnages inconsciemment à la recherche d’un fond qui se dérobe, que ce soit du fait de la volonté de plaire ou de se conformer à des attentes qui les dépassent et leur échappent.

Un lecteur averti en valant deux, sachez que bien que de qualité, ce roman est aussi sombre que dense !

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