Incendies est un très bon film ! Réalisé par le Québécois Denis Villeneuve et basé sur une pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, Incendies est une tragédie. Plusieurs tragédies imbriquées en fait : celle d’une guerre civile, celle de destins qu’elle déforme et celle d’une famille face à l’Histoire et à son histoire propre.
Les noms des personnages historiques et des lieux géographiques de la guerre civile libanaise s’inscrivent en filigrane sur le voile des noms fictifs qui les remplacent ici. Un choix peut-être dicté par la volonté de laisser toute la place, toute l’exposition nécessaire, à la mise en lumière des mécanismes destructeurs d’une guerre civile où s’opposent des clans religieux, où le vocable « frère » devient mobile de meurtres.
Les noms des personnages historiques et des lieux géographiques de la guerre civile libanaise s’inscrivent en filigrane sur le voile des noms fictifs qui les remplacent ici. Un choix peut-être dicté par la volonté de laisser toute la place, toute l’exposition nécessaire, à la mise en lumière des mécanismes destructeurs d’une guerre civile où s’opposent des clans religieux, où le vocable « frère » devient mobile de meurtres.
Comme d’autres qui survivront à un conflit qui les aura dépouillés de leur statut d’êtres humains, pour les revêtir de celui de victime, tortionnaire, chien de guerre, prisonnier politique, terroriste ou milicien anonyme, le personnage de Nawal Marwan, émigrée au Canada avec ses deux enfants, confiera à ceux-ci par le biais de son testament la mission de remettre une missive à leur père et à un frère inconnus restés au pays.
Ce faisant, Nawal Marwan va amener ses enfants à découvrir le passé de leur mère, l’histoire de leur propre famille, leur histoire. Une mission qui permettra à Nawal Marwan de confronter les différents intervenants à leur vérité, de se réapproprier le pouvoir de dire enfin à chacun qui elle est réellement, mais aussi qui il est lui-même. Une mission, enfin, qui permettra à la mère défunte de tenir des promesses faites et de gagner ainsi le droit de recouvrer son propre nom !
Outre, l’épaisseur de son scénario, ce fort beau film vaut aussi par la qualité des acteurs, les rythmes différents des scènes évoquant passé et présent. D’un point de vue plus purement esthétique, la photographie n’est pas en reste et l’on remarquera aussi deux chansons interprétées par Radiohead.
- La fiche du film sur la version française de Internet Movie Database (IMDB)
- Denis Villeneuve sur wikipédia
- Wajdi Mouawad sur wikipédia
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