dimanche 28 août 2011

Un coup de coeur pour Wooden Shjips

Wooden Shjips par Wooden Shjips.
D'autres albums ont suivi...
Coup de coeur, de tête, dans les tripes et aussi les fibres nerveuses pour ce groupe de San Francisco et l'album éponyme, paru en 2007 et que je viens de découvrir! Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas?
Cet objet musical est tout droit sorti de la veine rock psychédélique et l'assume bien: des plages qui dépassent en moyenne les quatre minutes devenues si chères aux charts, menées par une ligne basse-batterie hypnotique, à peine voilée de nappes de synthé. Des riffs de guitare pour venir zébrer un ciel sombre et une voix qui fait souvent penser Jim Morrisson.

On est donc indubitablement dans une ambiance qui évoque les Grands Anciens et l'on se dit avec plaisir qu'il est jubilatoire que des groupes osent encore ce genre de choses aujourd'hui!

Voici:
  • We ask you to rise (le morceau le plus rapide l'album) sur YouTube
  • Des extraits de l'ensemble de l'album sur Amazon

lundi 22 août 2011

Marseille, année 1940 – Mary Jayne Gold


Ce récit autobiographique constitue un bien intéressant complément au Livrer sur demande de Varian Fry (antérieurement paru en français sous le titre La Liste Noire). Après évoqué sa vie insouciante de jeune WASP (traduisez White Anglo-Saxon Protestant) riche en Europe, Mary Jayne Gold raconte l’exode de 1940, son arrivée à Marseille, sa coopération avec l’ERC (Emergency Rescue Committee) et son histoire d’amour avec un « jeune délinquant » surnommé Killer.

Paru pour la première fois aux Etats-Unis en 1980, ce témoignage n’y a malheureusement reçu que très peu d’écho, ce qui ne laisse pas de surprendre puisqu’il rassemble bien des éléments qui auraient dû en assurer le succès !

dimanche 21 août 2011

An Pierlé & White Velvet au BSF ce 20/08/2011

Je voyais un peu ce concert comme un pari. Comment le ton assez intimiste et l'atmosphère particulière des albums studio d'An Pierlé & White Velvet allaient-ils passer la barre du concert? Surtout dans le cadre d'un festival comme le BSF avec tout ce qu'il implique de parasitage sonore causé par les infinis bavardages de nombreux festivaliers que l'on a envie d'inviter à aller poursuivre leurs conversations dans un bar, loin du podium! (oui, j'ai l'art de me faire des amis;-) )?

L'exercice d'hier s'annonçait d'autant plus périlleux passionnant que j'étais accompagnés de deux charmantes jeunes adolescentes dont l'une au moins était-là à contrecoeur, car "elle n'aime pas la musique de vieux". D'accord j'avais quelque peu imposé le concert. Histoire de lui faire entendre autre chose que la bouillie radiodiffusée habituelle!

Et voilà que le concert fut vraiment très bon! L'énergie, le surcroît de puissance déployés en scène par An Pierlé & White Velvet ont impeccablement fonctionné. De même d'ailleurs que la communication avec le public, la complicité entre musiciens et la gaîté dégagée par An Pierlé, qui s'est révélée être une sorte de lutin perpétuellement en mouvement (d'où peut-être d'un gros ballon comme siège aux claviers?)


De la musique bien sur, du chant, de qualité et une ambiance pleine de vitalité. Un fort bon moment donc!

Un regret un seul: la brièveté du set, due sans doute à la programmation serrée du BSF.

Bonom le pinceau humain vu à Paris

Cela fait quelques années que Bonom signe des graffitis à Bruxelles d'abord et à Paris ensuite. 

Quel Bruxellois n'a pas vu l'oeuvre ornant l'une des parois de l'immeuble occupé par une banque (ou une compagnie d'assurance ?) presque en face de l'entrée principale du Palais des Beaux-Arts à Bruxelles? Vous aurez peut-être aussi repérer son renard ou une de ses araignées tout près d'une certaine voie ferroviaire?


C'est en marchant hors des boulevards de Paris que nous avons vu ce splendide taureau suspendu réalisé en 2009 et photographié ici par Isabelle.

I.L. / CréatiVIVE, Photographie, Paris, août 2011
Remarquez la manière ingénieuse dont les échelons ancrés dans le mur non pas seulement dû facilité quelque peu le travail acrobatique de Bonom, mais servent aussi de vertèbres au bovidé, de même qu'un câble électrique semble soutenir tout le poids de l'animal.

Si la démarche de Bonom est celle des tagueurs - graffeurs du street art (création clandestine, utilisation détournée des supports), son bestiaire, tantôt vif, tantôt mort (le bestiaire bien sûr!), est immédiatement reconnaissable à la patte raffinée de l'artiste. Ainsi, le trait, le mouvement, la mise en couleur semblent-ils l'emprunter à la bande dessinée, voire à des gravures zoologiques de la plus belle eau.

J'aime et je soutiens!  





Pour en savoir plus:

vendredi 19 août 2011

Paris jour 2 – Musée de la Poste – Expo Nils-Udo, Nature Vive


Le coup de cœur artistique de la deuxième journée d’escapade parisienne fut également une exposition temporaire. Consacrée au peintre / sculpteur allemand Nils-Udo, celle-ci permet d’admirer une centaine de peintures et de photographies d’installations.

Le nid, résultat éphémère du projet Clemson Clay Nest
J’ai particulièrement apprécié la démarche de Nils-Udo sculpteur : une intervention « minimale » et éphémère sur la nature, faisant appel aux ressources de celle-ci (paysages, branchages, fleurs, pétales, minéraux, …) pour réaliser des compositions, des assemblages visant avant tout à transmettre la passion de l’artiste pour la nature, son importance dans son expérience, et à attirer l’attention du spectateur sur la nature qui l’entoure.

C’est par ces nids – tantôt simples cercles de branches levées, tantôt véritable construction réalisée à l’aide d’une équipe complète et d’engins mécaniques, mais exclusivement à l’aide matériaux naturels comme le pin, le bambou et l’argile du lieu d’installation (projet Clemson Clay Nest) – que Nils-Udo s’est fait connaître.

Paris jour 1 – Halle Saint-Pierre – Collection Charlotte Zander

Une des oeuvres de Sava Sekulic 
exposées à la Halle Saint-Pierre

Le coup de cœur artistique de la première de deux journées d’escapade parisienne fut incontestablement la fort belle sélection d’œuvres empruntées à la collection d’art brut / naïf de Charlotte Zander présentée Halle Saint-Pierre jusqu’au 26 août 2011 (seulement) !

Citons parmi les artistes exposés : Scottie Wilson, Adolf Wölfli (visible aussi dans la Collection  d’Art Brut de Lausanne), Michel Nedjar, Germain Van der Steen, Tim Brown (visible aussi dans la collection permanente du Musée Guislain à Gand) et … une splendide découverte : le peintre autodidacte croate Sava Sekulic, dont je retiens particulièrement La Ville, grand tableau représentant... la ville sous la forme des tentacules d’une pieuvre. Au-delà de l’idée proprement dite de représenter la ville de cette manière, l’œuvre (dont je ne trouve malheureusement aucune reproduction sur internet) vaut aussi par la qualité de sa composition.

Outre, La Ville l'exposition permet aussi admirer d'autres oeuvres de Sekulic, représentant des personnages humains et des animaux revisités.

  • La collection Charlotte Zander (environ 4.000) œuvres est conservée au château de Bönnigheim (Allemagne) 
  • La Halle Saint-Pierre est spécialisée dans l’organisation d’expositions temporaires consacrées à l’art brut.

mardi 16 août 2011

Les Cahiers du Comte Kessler – 1918-1937

Le journal du comte Harry Kessler débute le 6 novembre 1918 pour s’achever le 30 septembre 1937. 

Le monde sort de quatre années de guerre, l’Europe est exsangue, la révolution russe a triomphé du tsarisme, les Etats-Unis sont devenus la première puissance mondiale, des Etats vont naître sur les cendres de l’Empire Austro-Hongrois et, en Allemagne, la République de Weimar – première expérience démocratique allemande – voit le jour pour connaître une existence brève mais tumultueuse, qui se terminera par l’avènement d’Hitler.

Diplomate, éditeur, auteur, penseur, Kessler était surtout un démocrate convaincu, un homme profondément à faire progresser la justice sociale, un humaniste, cosmopolite et pacifiste. 

lundi 15 août 2011

Une digression sur le fort judicieux Indignez-vous de Stéphane Hessel

Comme tout le monde j’en avais entendu parler et voilà, j’ai maintenant lu l’appel de Stéphane Hessel. En quelques pages, l’auteur (vétéran de la Résistance française, membre du Conseil National de la Résistance et participant à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de 1948) invite les « jeunes générations » à « prendre le relais » et à s’indigner.

Ce faisant, Hessel écrit  entre autres réflexions judicieuses  que « Les responsable politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société, ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionnés par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. » 

Cette phrase est selon moi l’une des plus importantes de ce – bref – ouvrage, en ceci qu’elle cite explicitement les différents acteurs humains qui font la société, sans omettre « l’ensemble de la société » (c'est-à-dire ce vaste groupe d’individus pensants que nous constituons) et qu’elle les confronte à l’abstraction menaçante des marchés financiers.