Prenez trois personnages évoluant dans le Vietnam des années quatre-vingts. Imaginez le premier sous les traits d'une femme (Miên), épouse (de Hoan) et mère. Faites revenir de la guerre le premier mari de Miên (Bôn), après quatorze ans d'absence, donc bien des années après la "Libération" et l'annonce officielle de sa mort au combat ... et vous pourriez obtenir un roman de gare décrivant les errements d'un coeur partagé entre deux hommes, ou bien encore un texte libertin ne circulant que sous le manteau ou sur la toile.
Mais voici que sous la plume de Duong le roman grandit, nourri d'humanité! Une humanité plurielles puisqu'il s'agit de celle - tant intérieure qu'extérieure - des trois principaux protagonistes et de celle d'une série de personnages que l'on a du mal à qualifiés de secondaires, mais aussi de l'"humanité" du corps social, des groupes humains, qu'ils soient villageois, citadins ou officiels.
Mais voici que sous la plume de Duong le roman grandit, nourri d'humanité! Une humanité plurielles puisqu'il s'agit de celle - tant intérieure qu'extérieure - des trois principaux protagonistes et de celle d'une série de personnages que l'on a du mal à qualifiés de secondaires, mais aussi de l'"humanité" du corps social, des groupes humains, qu'ils soient villageois, citadins ou officiels.
C'est dans cet état d'humanité, que nous voyons Miên, Hoan et Bôn vivre, agir, réagir. Nous assistons aux mouvements de l'esprit et du corps de chacun de ces humains plongés dans une situation, l'on est tenté d'écrire "enfoncés" dans une situation qui semble inextricable. Et Duong de décrire avec une extraordinaire justesse de ton, tout à la fois les mécanismes et mouvements extérieurs entrepris par le trio ou auxquels il est soumis - lorsqu'ils sont le fruit de l'"opinion publique" ou de la tradition - et le, les mouvement(s) intérieurs qui amèneront chacun à décider, à agir.
Les valeurs, les émotions, les croyances, les normes, les pulsions, les aspirations s'entrechoquent ici, secouant des humains qui font au bout du compte de leur mieux pour rester ou se remettre en accord avec leur conscience. En cela, Terre des Oublis est indubitablement un roman d'une grande portée dont le thème me semble ma foi universel!
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