lundi 20 juin 2011

L’Ombre du vent – Carlos Ruiz Zafón

Un tramway escaladant le pied
du Tibidabo

Au commencement de ce roman multiple est un livre. En déclenchant chez l’adolescent qui l’a choisi une passion, une envie incoercible d’en savoir, d’en lire plus, ce livre va non seulement marquer le début d’une aventure initiatique, mais aussi constituer le premier maillon d’une chaîne d’événements que Zafón va habilement utiliser pour attacher étroitement le lecteur à l’Ombre du vent.

Car L’Ombre du vent est un roman très intelligement construit, où l’on assiste simultanément au déroulement de la vie de plusieurs personnages. Des vies qui commencent, se découvrent, se méconnaissent, se touchent, s’enchevêtrent, se dissocient, se retrouvent, s’épanouissent ou s’achèvent.

Pour les évoquer et nous tenir en haleine, Zafón recourt à toute une palette d’ingrédients qui empruntent à différents domaines : récits dans le récit, touches de roman policier, gothique initiatique et aussi de roman historique.

Et, la toile de fond historique du roman est d’ailleurs assez inhabituelle, puisqu’elle s’étend du début du XXe siècle - évoquant la Barcelone des grandes familles possédantes -, jusqu’à l’étouffante période du franquisme. Or, la vie quotidienne sous la dictature de Franco n’a pas encore été fréquemment évoquée dans la littérature de fiction. C’est là une des particularités de ce roman très recommandable.

1 commentaire:

  1. je suis d'accord, merci à Anne de nous en avoir parlé.
    j'ajoute juste que certains personnages sont truculents, et que le titre du livre est déjà en soi une merveille.

    isabelle

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