dimanche 26 juin 2011

Stromae: trop, mais encore quand même

Appliquant le confortable principe que l'on n'est pas obligé de tout aimer, je confesse une forme aigüe d'allergie à la musique dite "dance" et à l'électro à la mode DJ! Par ailleurs, j'ai aussi le réflexe de conserver entre moi et les endroits où l'on danse une distance de sécurité non négligeable...

L'album Cheese de Stromae aurait donc dû être et rester le malvenu dans mon lecteur de CD.



A priori, le personnage et sa musique accumulent d'ailleurs les "trop" qui peuvent irriter: trop "dance", trop radiophonique, trop de succès, trop propre sur lui (un choix délibéré d'ailleurs), trop d'électronique pour pas assez d'instruments, etc.


Mais, le timbre de la voix et la clarté de la diction font que les mots parviennent au cerveau! Et l'on se met alors à écouter Stromae d'une autre oreille. Car si les rappeurs racontent souvent des tranches de vie, les textes de Stromae sont différents: en les écoutant plus attentivement, on remarque qu'ils échappent aux nombreux clichés du genre (sexe, drogue, argent, banlieue rébellion, contrôles policiers, revendications, ...), pour revêtir des dimensions à la fois plus intimes et plus vastes. 

Prenons Alors on danse et remplaçons "danser" par "papoter", "fumer", "boire" - ou tout autre action permettant de se divertir - et l'on se rend compte que Stromae nous parle d'une attitude humaine, sans doute universelle: faire diversion pour échapper une réalité dérangeante.

Ecoutons la chanson Cheese et demandons-nous si elle ne nous rappelle rien ... Et d'autres titres encore mériteraient indubitablement d'être cités. C'est donc dans les textes que résident selon moi la singularité et l'aspect le plus intéressant du travail de Stromae.


Liens:
un interview en janvier 2010

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